Publié le : 05/03/2018
Restrictions sanitaires, augmentation du temps d’écran, faible valorisation du sport : les enfants et les adolescents sont de plus en plus sédentaires. Comment leur donner le goût de bouger, et quelles activités privilégier ?
L’Organisation Mondiale de la santé (OMS) souligne que l’activité physique procure de nombreux bénéfices aux jeunes : meilleure forme physique, réduction de l’adiposité, renforcement de l’état osseux, mais aussi amélioration des résultats cognitifs et de la santé mentale. Elle recommande au moins 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à soutenue par jour aux 5 à 17 ans.
En France, seulement la moitié des garçons et un tiers des filles seraient suffisamment actifs. Le pays se classe en queue du classement international de l’activité physique des adolescents, avec la 119e place sur 146. Regina Guthold, autrice de l’étude, incrimine les longues journées d’école, suivies des devoirs : dans ce contexte, comment parvenir à bouger une heure par jour ?
Encourager les jeunes à être actifs
Les bonnes habitudes se prennent tôt, et l’exemple de l’entourage est déterminant. Par conséquent, les parents jouent un rôle essentiel pour donner aux enfants le goût de bouger.
Gardez en tête que l’activité physique ne se limite pas aux sports organisés. Elle englobe aussi les déplacements (aller à pied à l’école), les tâches quotidiennes (promener le chien), les activités récréatives (courir pendant la récréation), les sorties familiales et les cours d’éducation physique et sportive. Alors, à quand une randonnée pédestre en famille ?
À retenir : Limitez le temps de loisir passé devant un écran ! Les études démontrent que les jeunes les plus sédentaires sont aussi ceux qui passent le plus d’heures devant leur téléphone, tablette et console de jeux vidéo.
Proposer des activités plaisantes, adaptées et diversifiées
Patrick Clanet, professeur d’éducation physique et sportive au Collège Stanislas de Montréal, insiste sur la notion de plaisir. L’idée, c’est de mettre l’enfant ou l’adolescent dans une situation de réussite, détaille-t-il, pas en échec du fait d’attentes irréalistes.
Il conseille de proposer un large choix d’activités physiques, sans pression en faveur de l’une ou de l’autre. Bien que le hockey soit le sport traditionnel québécois, un enfant préférera peut être la natation, illustre-t-il. Autre exemple ? « Le badminton attire beaucoup les jeunes : moins technique que le volley, il est exempt de toute opposition violente ».
Sachez que chaque type d’activité physique a ses propres bénéfices : la variété est donc clé.
Voici les principaux conseils de l’OMS pour des enfants et des adolescents actifs :
L’activité physique quotidienne devrait être essentiellement une activité aérobique, d’intensité modérée à élevée. Avec une intensité modérée, le rythme cardiaque augmente légèrement : l’enfant est capable de parler, mais pas de chanter. Les jeux au parc, la marche rapide, le skate et le roller entrent dans cette catégorie.
Au moins trois fois par semaine, privilégiez des activités aérobiques d’intensité élevée, durant lesquelles le jeune transpire beaucoup et n’est pas capable de dire plus de quelques mots sans reprendre son souffle. On peut citer le basket, le karaté, la zumba, etc.
Au moins trois fois par semaine, complétez les activités aérobiques par des activités de renforcement, qui développent les systèmes musculaires et osseux. Le vélo et la gymnastique renforcent les muscles, tandis que la course à pied et le yoga renforce les os.
Prévenir les dérives de la pratique sportive
Mon enfant fait-il trop de sport ? À l’autre bout du spectre de la sédentarité, des jeunes engagés dans le sport de compétition dépassent leurs limites physiologiques, courant le risque de se mettre en danger.
D’abord, il y a la dimension physique. Si votre fils (ou fille !) pratique le foot de façon intensive, il/elle pourrait ressentir une fatigue chronique, et risquer une usure excessive, par exemple en présentant des inflammations aux genoux.
Mais ce n’est pas tout. Un jeune non sélectionné dans une équipe est susceptible de rencontrer des troubles liés à l’anxiété de performance. Une adolescente peut être sujette à la triade de la sportive, caractérisée par l’anorexie, l’aménorrhée et l’ostéoporose.
Patrick Clanet souligne que le sport, en procurant du plaisir, peut entraîner une forme d’addiction. Parmi les facteurs à surveiller : les résultats scolaires, les problèmes de sommeil, les désordres alimentaires et les relations aux autres. « Il faut s’assurer que le jeune continue à avoir une vie normale, malgré son investissement important dans son activité sportive », conclut-il.
Rédaction : Florence Dujoux