Publié le : 13/12/2023
Les notions de confiance en soi et d’estime de soi sont souvent employées indifféremment dans le langage courant. Pourtant, l’estime de soi, ou la prise de conscience de notre valeur en tant que personne, n’apparaît qu’à 7 ou 8 ans. Une solide estime de soi se prépare dès la petite enfance, en développant la confiance en soi chez les tout-petits, une priorité au Québec.
La confiance en soi, c’est la prise de conscience par l’enfant de sa capacité à réaliser quelque chose. Chez les moins de trois ans, elle est largement alimentée par les adultes significatifs de l’entourage, à la crèche et à la maison. Non seulement les jeunes enfants observent attentivement éducateurs et parents, mais en plus ils sont capables de ressentir la fierté ou la déception qu’ils leur inspirent. Dans ce contexte, quelles pratiques éducatives privilégier pour avoir des tout-petits « bien dans leur peau » ?
Etre bienveillant et avoir une attitude chaleureuse à l’égard des enfants.
La qualité de la relation avec les adultes significatifs donne un sentiment de sécurité au bambin, qui gagne confiance en lui. Plutôt que de mettre l’accent sur ses petits défauts, on lui fait découvrir ses nombreuses qualités, afin de le faire avancer sereinement dans la vie. Un peu de positif n’a jamais fait de mal à personne, et surtout pas à un moins de 3 ans, pour qui emmagasiner des expériences positives est particulièrement important !
Souligner régulièrement les gestes positifs.
Dans la petite enfance, les propos favorables d’une éducatrice ou d’un parent contribuent grandement à la confiance en soi. En effet, l’accumulation de petites réussites ne suffit pas : l’adulte a un rôle à jouer pour que le tout-petit en prenne conscience et les mémorise. Certains compliments sont plus efficaces que d’autres. Si dire «Tu es gentil» ne nuit pas, il vaut mieux rester concret et souligner une action précise, par exemple pour féliciter Samuel d’avoir aidé Alice à retrouver ses chaussons.
Pousser les petits à relever des défis.
La période de 18 à 36 mois est cruciale en matière de confiance en soi et d’autonomie. On n’hésite pas à confronter les tout-petits de cet âge à de nouvelles situations, en veillant toutefois à les placer dans des contextes où ils ont de fortes chances de réussir. On sent un enfant plus fragile ? On l’encourage avec de petites phrases comme « J’ai confiance en toi » ou « Je sais que tu peux le faire ».
Donner le droit à l’erreur.
On apprend aux enfants qu’il arrive à tout le monde de se tromper. On fait soi-même une erreur ? On l’admet. On est en désaccord avec l’un deux ? On lui parle en utilisant des phrases commençant par « J’ai l’impression que… » plutôt que par « Tu es… » pour ne pas donner l’impression de le juger. Dans tous les cas, on fait comprendre aux tout-petits qu’on n’attend pas d’eux qu’ils soient parfaits et que notre amour est inconditionnel.
Bannir les sarcasmes.
Par exemple, on évite de comparer les enfants entre eux : au lieu de donner la motivation nécessaire pour passer à l’étape suivante, la comparaison ne sert qu’à dévaloriser. Un bambin a peur du noir ? Certes, ses craintes sont enfantines, mais, au lieu de les minimiser, on voit ce qu’il pourrait mettre en place pour se sentir en sécurité. Surtout, on garde en tête que laisser échapper une phrase comme « Tu es trop lent » ou « Tu es paresseux » ruinerait en quelques mots toutes les pratiques éducatives déployées ci-dessus.
Rédaction : Florence Dujoux